Apus apus   Société allemande de sauvegarde du
  martinet
ActualitésLe martinetOiseau trouvéVétérinaireHôpital pour martinetsL' associationNous aiderDivers
 deutsch english español italiano polski Actualités
 
Chers amis des martinets,
Monday, 24. December 2018 11:21
Auteur : Dr. med. vet. Christiane Haupt
[Bitte nach Français übersetzen:] Frohe Weihnachten!

[Bitte nach Français übersetzen:] Frohe Weihnachten!



Vous attendiez certainement la lettre de Noël que nous vous adressons chaque année et qui donne un aperçu des mois écoulés. La présente lettre n’est guère optimiste ni joyeuse, car nombreuses sont les histoires qui nous ont bouleversés et révoltés - d’autant plus que l’homme porte souvent une lourde part de responsabilité. Certes, nous enregistrons aussi de belles réussites, mais quand nous songeons à la vie qui attend les martinets une fois relâchés, l’inquiétude nous étreint.

C’est Malte que nous avons choisi cette année pour notre photo de Noël. Originaire de Dresde, où il nichait, Malte est le symbole des menaces que l’homme fait peser sur les martinets. Il est aussi le porte-drapeau d’un combat que nous mènerons jusqu’au bout. La maison où il nichait avait été largement enduite d’une pâte répulsive contre les pigeons, afin d’empêcher les oiseaux de s’y installer. Une pratique tristement courante, et mortelle pour chaque oiseau qui entre en contact avec ce produit. À son arrivée chez nous, Malte avait les plumes entièrement collées. Comme il est impossible d’enlever cette pâte manuellement, Malte a dû subir une longue opération au cours de laquelle les plumes endommagées ont dû être retirées. De nouvelles plumes ont ensuite été greffées. Nous avons porté plainte contre l’auteur. Les autorités compétentes ont été chargées d’enlever ce répulsif tueur d’oiseaux. Rassurés, nous avons relâché Malte….Dix jours plus tard, il nous était rapporté, le plumage plus collé que jamais. Traumatisé et déboussolé, je le revois dans ma main, recroquevillé- il ne comprend pas pourquoi il a été arraché si brutalement à sa vie d’oiseau libre. Ses belles plumes toutes neuves doivent être coupées ras et il n’y a plus qu’à attendre la mue. Colère à Dresde ! La maison avait été nettoyée, non?! Pourrons-nous encore avoir confiance? Et quand bien même: partout en Europe, des bâtiments sont enduits de cette pâte fatale et se transforment en pièges mortels pour les pigeons, les moineaux, les rouges-queues, les mésanges, les martinets, les hirondelles, les insectes…même les rapaces en font les frais: ils s’engluent lorsqu’ils attaquent un oiseau déjà englué

L’adulte Kopernikus a lui aussi été victime de la lutte anti-pigeons: il s’est empalé sur une pointe en fer destinée à empêcher les pigeons de se poser et il aurait subi une longue et douloureuse agonie si une riveraine attentive ne l’avait aperçu avant d’appeler les pompiers; grièvement blessé, Kopernikus a été tiré d’affaire grâce à une longue et délicate opération. Il vient d’être relâché à Fuerteventura, au terme d’une convalescence qui a duré plus de six mois. Dangereuses et insidieuses, ces pointes en acier sont présentes partout. Comment se fait-il que chaque ennemi des oiseaux ait le droit d’en poser où il veut quand il veut ?

Parallèlement, on déplore l’effondrement du nombre d’oiseaux. Quand on voit tous les dangers auxquels ces animaux sont confrontés, on se demande par quel miracle il y en a encore! Cette année, le nombre d’oisillons que nous avons accueillis a été en net recul. En revanche, celui des adultes blessés est monté en flèche. Les martinets ont de plus en plus de mal à mener une nichée à bien. Et les luttes pour la conquête d’un site de nidification sont de plus en plus âpres, car les sites se raréfient. En effet, les travaux de rénovation et d’assainissement sont toujours effectués sans le moindre égard pour les oiseaux qui nichent dans les bâtiments: les nids sont détruits, des oisillons sont emmurés vivants, les parents sont chassés. Cette situation profite aux corvidés et aux rapaces: les martinets qui volent autour de leur nid avec le vain espoir d’y pénétrer constituent pour eux une proie facile. Nous n’avons jamais traité autant d’infractions à la loi sur les espèces protégées que cette année: elles sont devenues monnaie courante. Tant que la protection des oiseaux qui nichent dans les bâtiments n’est pas devenue une exigence légale, c’est comme si nous nous battions contre des moulins. Cela dit, on peut toujours rêver.

Le premier bébé constitue toujours un événement. Âgé de 8 jours, Kaspar est arrivé le 8 juin en provenance de Neukirchen. Le 12, fini, la solitude: Tháis, originaire de Worms, est venue lui tenir compagnie; elle fut suivie, le 16, par la petite Allie, originaire de Schorndorf. Dès lors, nos bacs se sont remplis peu à peu de petites boules duveteuses. Durant la saison 2018, nous avons eu en soins 506 martinets juvéniles (dont 40 de la saison 2017) et 255 martinets adultes, ainsi que 5 martinets alpins et 2 martinets pâles. Sur les 768 pensionnaires que nous avons eus cette année, 121 se trouvent encore dans nos locaux. Depuis octobre, nous effectuons à nouveau des transferts vers les Canaries: 48 martinets ont déjà été relâchés là-bas, et un voyage aura lieu quelques jours avant Noël. Dans les centres de soins, de nombreux oiseaux attendent toujours d’être transférés à Francfort pour y subir une greffe de plumes.

Comme les animaux sauvages partout dans le monde, les martinets sont eux aussi victimes des déchets rejetés par l’homme et ce, de plus en plus souvent. Les blessures et les décès par étranglement à cause de fils en plastique s’accumulent; des nichées entières périssent dans les nids en raison des fils et ficelles que les moineaux ont apportés en guise de garniture. Les martinets adultes, comme les juvéniles, s’y empêtrent et finissent par s’étrangler. La ravissante Josephine et son bébé Napoleon peuvent se vanter d’avoir eu de la chance: ils ont été trouvés au sol, étroitement liés par des fils en nylon. Le jeune Wieland s’en est tiré lui aussi à bon compte: emmêlé dans un ruban en plastique, il a perdu une patte dans la bagarre, mais il a survécu et a retrouvé la liberté. Malheureusement, les histoires se terminent rarement aussi bien. Quand on pense que pour lutter contre quelques salissures, l’homme agit en barbare - Malte est là pour nous le rappeler -, et qu’il recouvre la terre entière de ses déchets!

Le 24 juin, le centre de soins pour martinets a accueilli son 12 000ème patient: l’adulte Leonor. Nous n’avons pas pu le fêter dignement, car en cette période, les arrivées se succèdent et de très nombreux oiseaux de la saison 2017 étaient encore dans nos locaux. Depuis cet été, beaucoup d’entre eux ont été relâchés, d’autres attendent les prochains transferts. Début juillet, nous avons relâché les premiers juvéniles, ceux qui avaient atteint l’âge d’envol, et le ciel de Francfort, alors incroyablement vide, a été habité pour quelque temps au moins par une poignée de martinets. Cette année, il sont des centaines à être partis plus tôt. Où sont-ils allés?

Cette année, les nichées tardives ont été plutôt rares. Le 6 août, nous avons accueilli la jeune Ayla. Originaire de Hambourg, elle était devenue orpheline à la suite d’un tragique accident. Elle est repartie le 11 septembre avec plusieurs autres juvéniles. Le dernier jeune encore non volant est arrivé deux jours plus tard, le 13 septembre. Baptisé Autumn, il était âgé de 35 jours et fut relâché à Fuerteventura. Depuis, les transferts en provenance d’autres centres de soins ont commencé, ouvrant ainsi le marathon des greffes d’automne et d’hiver. Nos partenaires roumains sont arrivés chez nous en octobre pour renforcer l’équipe. Les visites d’étrangers sont devenues courantes : ils viennent d’Israël, de France, de Belgique. Plusieurs centres étrangers ont en effet choisi de suivre notre protocole. Dans le même temps, le volume des échanges a considérablement augmenté: nous recevons des messages du monde entier pour nous demander notre avis sur un cas, l’interprétation d’une radiographie. Malheureusement, les martinets sont partout confrontés aux mêmes types de problèmes : la chaleur caniculaire, la diminution du nombre d’insectes, l’épandage de produits toxiques dans les champs et dans les vergers - parfois au mépris de la loi et en toute impunité, la destruction de sites de nidification lors de travaux de rénovation, le saccage des habitats.

L’activité du centre connaît ainsi une évolution; outre le soin, l’élevage des jeunes et la remise en liberté, nous sommes confrontés de plus en plus souvent à des questions d’ordre juridique et politique. Tout spécialiste désirant nous prêter main forte est le bienvenu!

Pendant les fêtes de fin d’année, nous ne serons pas au chômage technique, c’est certain! Nos plus de 100 martinets, qui souvent le soir nous gratifient d’un concours de cris, se joignent à toute l’équipe pour vous saluer et vous remercier de votre fidélité.

Nous vous souhaitons un joyeux Noël et une bonne année!

Les membres du conseil d’administration et l’équipe du centre de soins

Buchenstraße 9
D-65933 Frankfurt

Tel.:+49(69)35 35 15 04
Nous ne prenons en charge que les martinets! Pour les autres espèces, veuillez vous adresser aux centres de soins des différentes régions:
http://ufcs.fr/
 
Martinets  ·  Mentions légales  ·  Accès  ·  Aperçu ·  deutsch english español italiano polski