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Blessures

1) Blessures au niveau de la ceinture scapulaire

Pour la plupart des problèmes affectant la ceinture scapulaire, le pronostic est sombre et il n’y a aucun traitement. Du point de vue clinique, ces problèmes se manifestent toujours par une asymétrie au niveau des épaules, l’une étant beaucoup plus basse que l’autre. Si l’on met l’oiseau sur le dos, on constatera qu’il lui est impossible de se remettre sur le ventre (test du retournement).



Asymétrie des ailes induite par une luxation de l’épaule © I. Polaschek

 

Les fractures du coracoïde sont une cause d’arrivée fréquente des martinets adultes. La plupart du temps, l’oiseau ne retrouve pas sa capacité de vol. En raison du déplacement de la fracture, qui est en général assez important, les tissus environnants sont lésés. Il arrive parfois même que le poumon soit touché : l’oiseau souffre alors d’une dyspnée aiguë et du sang s’écoule de son bec. La guérison de la fracture peut être obtenue par une immobilisation de l’oiseau, cependant, elle s’accompagne presque toujours d’un raccourcissement de l’aile et d’un déplacement de la ceinture scapulaire. Un oiseau dont la survie ne dépend pas que de ses performances de vol pourrait très bien poursuivre son existence ainsi, mais pas le martinet (l’exception confirmant la règle, il arrive qu’après une longue rééducation, des fractures du coracoïde guérissent parfaitement, sans amoindrir les capacités de vol de l’oiseau, qui peut alors être relâché). Le traitement chirurgical du coracoïde par enclouage intramédullaire ne marche pas, car cet os court, épais et difficilement accessible, est recouvert d’un vaste réseau de muscles.

 

Les fractures de la clavicule ne se soignent pas. L’expérience montre qu’une immobilisation se solde toujours par un échec. De plus, ce type de fracture ne peut se traiter par la chirurgie, car la clavicule, qui joue le rôle d’un ressort, ne peut pas être fixée de manière stable : l’os se déplace immanquablement et ne peut plus remplir sa fonction.


Les fractures scapulaires peuvent, dans un petit nombre de cas, connaître une issue favorable. Il faut pour cela que le déplacement de la fracture soit peu important, que celle-ci soit parallèle à la cage thoracique et que le martinet supporte de rester au calme dans sa caisse. En revanche, dans le cas d’un déplacement ventral de la fracture, on assistera à la formation d’un cal osseux dont l’étendue empêchera dès lors le martinet de voler. Cela est dû vraisemblablement au fait que le tissu calleux exerce une forte pression ou forme des adhérences sur la cage thoracique, rendant impossibles certains mouvements. 

 

Les luxations et les subluxations situées au niveau de la ceinture scapulaire ne se soignent pas et doivent donner lieu à l’euthanasie immédiate du martinet. Une déchirure ligamentaire entraîne toujours une perte fonctionnelle, suivie d’une rigidification de l’articulation concernée. Aucun martinet souffrant d’une luxation ou d’une subluxation n’a jamais pu retrouver sa capacité de vol.


Les symptômes associés aux contusions peuvent être similaires à ceux d’une fracture ou d’une luxation, et l’oiseau mis sur le dos ne parvient pas non plus à se retourner tout seul. On procédera alors à un examen radiologique pour déterminer la présence éventuelle d’un problème osseux. Dans le cas de contusions, le pronostic est variable. Il est rare, en effet, que des contusions entraînent une rigidification de l’articulation concernée et une incapacité définitive de voler. La plupart du temps, 8 à 10 jours d’immobilité sont nécessaires avant que l’oiseau recommence doucement à bouger l’aile atteinte. Avec un traitement physiothérapeutique quotidien comprenant des étirements et des mouvements de l’aile, des massages, et ultérieurement, une phase active, avec des exercices d’escalade de rideau et, pour finir, des exercices de vol – dans une pièce prévue à cet effet et protégée en conséquence –, l’oiseau retrouvera sa capacité de vol en l’espace de deux à six semaines. En l’absence d’exercices pratiqués quotidiennement et en quantité suffisante, on constatera en revanche une régression et une rigidification progressive de l’aile. Si le martinet présente une contracture manifeste au niveau de l’articulation de l’épaule, il n’a plus aucune chance de guérison et doit être euthanasié.

Entraînement dans le rideau © E. Brendel

 

2) Blessures au niveau des ailes

Dans le cas de fractures touchant les ailes, le pronostic dépend de leur localisation, de l’âge du martinet et de l’importance de la blessure. Les fractures de l’humérus ne peuvent être traitées. Les prises en charge conservatives des fractures entraînent un raccourcissement et des contractures au niveau de l’articulation de l’épaule ou du coude. Il n’est pas possible d’opérer, car l’humérus, qui est un os court, est recouvert d’un vaste réseau de muscles et apparaît donc difficilement accessible. Chez le martinet et contrairement aux autres espèces d’oiseaux, le condyle dorsal de l’humérus est si étroit et tellement proche de l’articulation du coude que même en le pliant au maximum, le clou médullaire léserait l’articulation, provoquant à terme son ankylose.

 

Le pronostic est meilleur pour les fractures de l’avant-bras. Dans le cas du martinet, on ne choisira pas forcément la chirurgie ou un traitement conservatif pour réduire une fracture du radius ou de l’ulna. Les avantages et les inconvénients des différents traitements sont à considérer au cas par cas ; en revanche, on procédera systématiquement à un examen radiologique dans les deux incidences standard. Les techniques chirurgicales et les bandages spéciaux – comme le bandage en 8 – destinés au soin des oiseaux ont fait l’objet d’une littérature importante (cf.GYLSTORFF et GRIMM, 1987; OROSZ et al. 1992; MARTIN et RITCHIE, 1994; BENNETT, 1997; McCLUGGAGE, 1997) et sont applicables aux martinets dans presque tous les cas. Certaines difficultés peuvent apparaître lors du traitement chirurgical des fractures de l’avant-bras : ils sont dus généralement à la brièveté du bras et aux légers déplacements pouvant survenir au niveau du tronc lors de la réduction de la fracture et de la mise en place du clou médullaire. En outre, le risque de contractures est élevé et ce, même en cas de lésion légère de l’articulation. Des subluxations peuvent également apparaître lors du repositionnement des extrémités de la fracture, en particulier au niveau des articulations radio-carpienne et huméro-radiale. Si l’enclouage intramédullaire des fractures de l’avant-bras est relativement simple chez les oiseaux de grande taille, il reste délicat chez le martinet.


Les fractures du radius sont presque toujours fermées. Elles se traduisent non pas par une asymétrie des ailes, mais par une parésie de l’aile concernée, qui présente généralement un hématome sur sa face interne. S’il y a un déplacement important des extrémités de la fracture, et que celles-ci ne sont plus alignées, on procédera à un enclouage intramédullaire, afin de restaurer la pleine capacité de vol de l’oiseau. On utilisera pour ce faire une canule de 0,4 mm que l’on fera sortir, en pliant au maximum l’articulation carpienne, à l’extrémité distale du radius située sur l’articulation radio-carpienne. Cette canule, que l’on fera dépasser de 2 mm sur la peau, sera laissée 10 jours. Dans les cas de déplacements légers, une manipulation réduite de l’oiseau peut suffire à obtenir une guérison de la fracture. Toutefois, il faut veiller au fait qu’une fracture récente peut donner lieu à un hématome pouvant provisoirement maintenir les extrémités de la fracture alignées, mais dont la résorption entraînera leur chevauchement. La pose d’un bandage n’est pas utile pour les fractures du radius, car l’ulna, s’il est demeuré intact, fait office d’attelle naturelle.


En règle générale, les fractures de l’ulna requièrent une prise en charge chirurgicale par enclouage intramédullaire (on utilisera pour ce faire une canule de 0,5 mm). En l’absence d’un tel traitement, d’importants raccourcissements de l’aile peuvent apparaître, avec le risque de formation d’un cal osseux, dont l’étendue pourrait empêcher le martinet de voler correctement.Toutefois, les lésions subies par l’articulation sur la zone de sortie du clou peuvent entraîner une ankylose de l’aile, susceptible de déboucher sur une parésie. Dans les cas de déplacements légers des extrémités de la fracture, on se posera la question de savoir si une prise en charge conservative n’est pas préférable. On effectuera alors une immobilisation avec bandage pour une durée de 10-12 jours. Ensuite, on procédera à un traitement physiothérapeutique intensif et quotidien pendant plusieurs semaines, afin que l’oiseau retrouve sa pleine capacité de vol. En effet, une articulation immobilisée se rigidifie très vite.


Les fractures radio-ulnaires sont particulièrement complexes et souvent difficiles à traiter. Elles se traduisent par une crépitation articulaire, par la présence d’un important hématome, par une mobilité anormale à l’endroit de la fracture et par une asymétrie des ailes. Dans les cas de fractures ouvertes de stades 2 et 3, et de fractures avec esquilles, il est préférable d’euthanasier l’oiseau sans tenter de l’opérer, car le pronostic est défavorable. Après avoir constaté la présence d’une fracture radio-ulnaire, on déterminera s’il n’y pas également une luxation, ce qui réduirait à néant toute tentative de traitement. Si, en revanche, l’oiseau a quelques chances de guérison, il conviendra de procéder à une opération. Seul l’enclouage intramédullaire, suivi, pendant quelques jours, de la mise en place d’un bandage (bandage en 8), permettra un bon repositionnement de la fracture. Les clous, que l’on fera dépasser de 2 mm sur la peau, seront laissés de 12 à 14 jours. Le clou maintenant le radius ressort à l’articulation carpienne, celui maintenant l’ulna, à l’articulation du coude, et ils peuvent, lorsque la fracture est stabilisée, être retirés sans qu’il soit nécessaire d’endormir l’oiseau. Malheureusement, les complications sont assez fréquentes : il arrive en effet que malgré la pose du bandage, la fracture ne soit pas immobilisée suffisamment et que des forces de cisaillement agissent sur ses extrémités ; il arrive aussi que les clous provoquent à leur sortie des lésions au niveau de l’articulation, notamment celle du coude, pouvant entraîner à terme une limitation des mouvements. Si tel est le cas, la remise en liberté du martinet risque d’être compromise.


Les fractures du métacarpe et du carpe sont généralement associées à un pronostic défavorable, car il s’agit presque toujours de fractures ouvertes à esquilles, avec d’importantes lésions des tissus environnants (blessures, déchirures et infection). Dans les cas de fractures de stades 2 et 3, l’expérience montre que l’oiseau ne retrouve pas sa capacité de vol, même si la prise en charge de la fracture avec désinfection de la plaie sous anesthésie générale et pose d’un bandage a lieu dans les plus brefs délais. En revanche, les fractures simples avec fragment intermédiaire, fermées ou ouvertes de stade 1 et récentes, connaissent presque toujours une issue favorable. Après mûre réflexion, on choisira soit l’immobilisation avec un bandage en 8 – cette dernière doit toujours être effectuée sous anesthésie générale, afin de pouvoir aligner correctement les extrémités de la fracture, de recoudre les plaies éventuelles et de positionner très précisément le bandage et l’attelle rembourrée – , soit l’intervention chirurgicale avec enclouage intramédullaire. Dans notre centre de soins, nous donnons la priorité aux bandages et aux attelles, car nous avons pu constater que la guérison était plus rapide et plus facile qu’après une opération. Toutefois, s’il faut opérer, on interviendra, dans le cas d’une fracture fermée, au niveau médial, dans le cas d’une fracture ouverte, à l’endroit de la plaie. On introduira dans le canal médullaire du radius un morceau de fibre de verre stérile et ajusté, tout en veillant à produire une flexion maximale des deux extrémités de la fracture, et en ménageant les tissus environnants. Les extrémités de la fracture seront rapprochées au-dessus du clou intramédullaire, le pourtour de la plaie sera nettoyé, et la plaie, refermée à l’aide d’agrafes. On appliquera ensuite un bandage en 8, qui devra rester en place pendant 10 jours. Il est conseillé d’administrer un antibiotique à bonne diffusion osseuse (à base de clindamycine, par exemple), afin de prévenir tout risque d’ostéomyélite. Le clou reste en place dans le canal médullaire. Pour BENNETT (1997), un implant osseux peut rester en place s’il n’est plus possible de le retirer après guérison de la fracture. Si la littérature spécialisée ne fait pas mention des implants en fibre de verre, on sait qu’ils ont déjà été utilisés dans certains cas (N. KUMMERFELD, non officiel, communiqué 2003). On recourt également pour certains oiseaux à des implants en polyéthylène et en polyméthacrylate de méthyle, qui peuvent aussi rester en place dans le canal médullaire (MARTIN et RITCHIE, 1994). Toutefois, ces matériaux ne sont pas encore utilisables chez le martinet, car il n’existe aucun implant présentant le diamètre requis (0,8 à 1,2 mm). En revanche, les tiges en fibre de verre peuvent être retaillées sur mesure. La mise en place de plaques et de fixateurs externes est impossible chez le martinet en raison de la petitesse de son ossature.


Les fractures des doigts sont extrêmement rares.Dans notre centre de soins, nous avons réussi à obtenir la réduction d’une fracture simple avec fragment intermédiaire de la phalange distale du doigt médian à l’aide d’un étroit bandage maintenant le doigt lésé contre le calamus de la septième et de la huitième rémige primaire. La mise en place d’un bandage en 8 était impossible dans ce cas.

La guérison d’une fracture de l’aile, qu’il y ait eu opération ou non, doit être impérativement suivie d’un traitement physiothérapeutique intensif et quotidien. En effet, il s’agit non seulement de restaurer la pleine capacité de vol de l’oiseau, mais aussi de prévenir toute atrophie musculaire. Après une fracture du radius, l’oiseau retrouve sa pleine capacité de vol en l’espace de trois semaines environ; pour les fractures radio-ulnaires et métacarpiennes, il faut compter 4 à 6 semaines.


Chez le martinet, les luxations et les subluxations des articulations de l’aile ne se soignent pas et doivent donner lieu à l’euthanasie de l’oiseau. Elles entraînent invariablement des contractures et donc, une incapacité de vol.


Les traumatismes des parties molles doivent être évalués au cas par cas en fonction de l’importance des blessures. Les petites plaies superficielles et les écorchures connaissent généralement une issue favorable dans la mesure où on aura procédé à un traitement adéquat, et pour autant qu’il n’y ait pas de lésions au niveau des nerfs et des tendons sous-jacents. Les plaies ouvertes, même les plus insignifiantes d’entre elles, doivent être recousues, afin d’éviter tout risque d’agrandissement de la blessure et de dessèchement des tissus environnants. Dans le cas des plaies plus profondes situées au niveau de l’aile, on cherchera, après avoir placé l’oiseau sous anesthésie générale, à déterminer l’importance des lésions subies par les tissus sous-jacents et par les rémiges primaires et secondaires. En général, il faut attendre que les blessures soient complètement guéries pour savoir si l’aile sera de nouveau fonctionnelle ou non. Les plaies qui touchent non seulement la peau, mais affectent aussi les follicules des plumes dans une large mesure connaissent toujours un pronostic défavorable.

Les traumatismes situés au niveau de la membrane alaire sont souvent accompagnés d’importantes lésions d’une ou de plusieurs rémiges primaires, qui peuvent être pliées ou cassées. Toutefois, il faut absolument éviter d’enlever la plume défectueuse, car un tel geste perturberait gravement la croissance de la nouvelle plume, ou rendrait même toute repousse impossible.

Les problèmes de plumage d’origine traumatique ou mécanique devraient toujours être traités par greffage, une méthode issue de la fauconnerie qui a toujours donné de bons résultats. Si les altérations dégénératives ou présumées métaboliques des os de l’aile ont généralement un pronostic incertain, il faut toutefois reconsidérer la situation après la fin du traitement physiothérapeutique et rééducatif. Dans le cas où les articulations présentent des modifications dystrophiques, le pronostic est défavorable. En revanche, dans les cas de légères distorsions osseuses, notamment du radius et du carpo-métacarpe, les martinets concernés – des jeunes, pour la plupart – montrent en général une telle aptitude au vol que nous optons pour une remise en liberté sous contrôle. /p>


Lorsque l’examen clinique révèle une paralysie, il faut soumettre l’oiseau à un traitement physiothérapeutique répété plusieurs fois par jour et ce, pendant plusieurs semaines d’affilée. Nous avons eu le cas d’un jeune martinet souffrant d’une paralysie unilatérale de l’aile qui, après avoir eu une injection dans les muscles pectoraux et suivi une rééducation intensive pendant 8 semaines, a retrouvé sa capacité de vol.

 

3) Blessures au niveau du tronc

Les fractures de la région du tronc sont rares. Cependant, elles peuvent être graves et sont parfois difficiles à diagnostiquer ; aussi est-il vivement recommandé, dans les cas d’incapacité de vol inexpliquée, de dyspnée et de tachycardie, d’effectuer un examen radiologique approfondi du tronc. Les fractures complètes du sternum peuvent passer inaperçues lors de l’examen clinique, mais les oiseaux présentent les mêmes symptômes que ceux évoqués ci-dessus. Lors d’une fracture transversale du sternum, la radiographie en incidence ventro-dorsale et latéro-latérale montre un déplacement du bréchet. L’oiseau est incapable de voler, et à chacun de ses mouvements, le sternum fracturé exerce une pression sur le cœur adjacent et crée un déplacement du cœur et du foie vers l’arrière. Face à l’importance des troubles, il convient de procéder à l’euthanasie de l’oiseau.

Martinet adulte présentant une fracture du sternum © C. Haupt

 

Nous avons eu le cas d’un martinet souffrant d’une fracture partielle du sternum avec un déplacement important du trait de fracture, que nous avons repositionné au moyen d’une intervention chirurgicale. Après plusieurs semaines de physiothérapie, l’oiseau a retrouvé sa pleine capacité de vol et a été relâché. Un autre martinet est arrivé un jour dans notre centre de soins avec une fracture multiple des côtes causée par un chat. Malgré une prise en charge chirurgicale immédiate, l’oiseau n’a pas pu être sauvé.


Pour les traumatismes des parties molles, on appliquera les mêmes traitements que ceux décrits au chapitre 2) Blessures au niveau des ailes –Traumatismes des parties molles. Après avoir fait l’objet d’un nettoyage rigoureux, les plaies et les déchirures de la région pectorale, aussi petites soient-elles, doivent absolument être recousues. En effet, la peau qui recouvre les muscles pectoraux est très tendue et la moindre déchirure peut s’agrandir facilement. La région dorsale quant à elle peut abriter des plaies apparemment sans gravité, mais qui, en raison de la finesse de la peau et de l’absence de tissus mous à cet endroit, peuvent affecter les côtes et les poumons situés juste en-dessous.

4) Blessures des membres postérieurs

Les fractures et les luxations des membres postérieurs ont, dans la plupart des cas, un pronostic favorable. Chez le martinet, une déficience fonctionnelle, voire la perte de l’une des pattes, ne remet pas a priori sa survie en question. Il y a même des martinets qui vivent pendant des années avec une seule patte (E. KAISER, non officiel, communiqué 2001). Les fractures simples et les doubles fractures de la patte – en général, tibiotarsiennes – sont fréquentes chez les martinets qui tombent du nid très jeunes. S’ils ne sont pas encore complètement emplumés, ils sont en revanche bien nourris, donc lourds, et l’absence de grandes plumes ne peut pas freiner leur chute. Chez l’adulte, ce type de fracture se produit généralement dans le nid ou lors de la recherche d’un site de nidification ; l’oiseau s’empêtre dans des fils et reste suspendu par les pattes. S’il en sort vivant, il souffrira néanmoins de nécroses, de luxations ou de fractures des pattes. En règle générale, l’examen clinique suffit pour l’établissement du diagnostic et le choix de la thérapie.
Dans les cas de fractures à esquilles complexes, de luxations et de nécroses multiples dues au resserrement des fils autour de la patte, il n’y a pas d’autre choix que l’amputation. Cette dernière sera effectuée à hauteur de l’articulation du genou ou de l’articulation intertarsienne. Il faut savoir que la musculature de la patte est bien plus développée chez l’adulte que chez l’oiseau juvénile, et que d’importants saignements peuvent se produire lorsque les muscles et les vaisseaux ne sont pas ligaturés correctement.

Amputation d'une jambe © I. Polaschek

Dans les cas de fractures tibiotarsiennes classiques, une contention à l’aide d’un bandage corporel suffit généralement pour réparer les os lésés. Les fractures survenant chez les jeunes sujets guérissent la plupart du temps en quelques jours. Une position du pied légèrement décalée ou un éventuel déplacement peuvent être tolérés.


Fixation d’une fracture tibiotarsienne fermée à l’aide d’un bandage corporel. © P. Hartmann

 

Les pododermatites, qui sont en général une cause d’arrivée secondaire et peuvent être causées par des blessures que s’inflige avec ses griffes l’oiseau lui-même, se révèlent très souvent résistantes à tout traitement. Les traitements médicamenteux et chirurgicaux avec incision des abcès sont inefficaces dans une très large mesure. Dans un petit nombre de cas et chez de jeunes sujets soumis à un régime alimentaire inadapté, on a pu observer la présence d’abcès purulents. Les adultes mal nourris présentaient plutôt des gonflements diffus au niveau des tissus. Un séjour prolongé au centre de soins n’est pas recommandé, car la station couchée exerce une pression accrue sur les pieds du martinet; aussi avons-nous choisi de relâcher les adultes après guérison de l’affection primaire. 

 

Podagre latéral...
…vu de dessus
...vu de dessous
Martinet atteint de podagre et porteur d’un bandage humide. © E. Brendel

 

5) Blessures au niveau de la tête et du cou

Chez le martinet, les fractures de la mandibule inférieure sont relativement fréquentes. Elles sont plus rares chez les adultes et résultent le plus souvent d’une collision. Avant de prendre en charge cette fracture, on s’assurera tout d’abord que l’oiseau ne présente pas d’autres blessures susceptibles de compromettre ses chances de survie. Chez les jeunes sujets élevés par l’homme, ce type de fracture est dû principalement à une fausse manipulation lors du nourrissage. Si le bec est ouvert un peu trop brutalement, l’extrémité des mandibules, qui est très fine, finit par se rompre. Dans la mesure où il s’agit d’une fracture classique et récente, et où l’enveloppe cornée du bec est intacte, la guérison aura lieu en quelques jours et sans traitement particulier. Seul impératif : le bec devra dès lors être ouvert avec un maximum de précautions et à proximité de la fracture. Si la fracture est ouverte avec déplacement des extrémités, il convient de procéder à un nettoyage de la plaie et de mettre en place une attelle. Une anesthésie générale peut être utile, afin de positionner l’attelle correctement. La contention peut prendre la forme d’une plume de pigeon coupée dans le sens de la longueur (au niveau du calamus), que l’on glissera sur la partie fracturée. Il arrive qu’un cal se forme et que l’attelle tombe, mais quand cela arrive, la fracture est en général déjà consolidée. Nous avons eu le cas d’un martinet présentant une fracture complexe que nous avons réduite lors d’une intervention chirurgicale en effectuant un cerclage avec des points de suture à fils résorbables. Après une immobilisation, le bec a retrouvé sa fonction. Durant la phase de repos, l’oiseau était nourri par l’autre côté du bec, en réduisant au maximum son degré d’ouverture. Contrairement à d’habitude, ce n’était pas la mandibule inférieure qui était ouverte vers le bas, mais la mandibule supérieure qui était ouverte vers le haut.


Les fractures ou les luxations de l’os lingual peuvent elles aussi être causées par une mauvaise manipulation, lorsque le nourrissage est effectué par des personnes inexpérimentées. Ces accidents peuvent se produire au moment de l’introduction de l’insecte : la langue est brusquement et par inadvertance repliée vers l’arrière. De graves troubles de la déglutition et respiratoires apparaissent alors, pouvant même aller, dans le pire des cas, jusqu’à l’étouffement. Parfois, ces lésions connaissent une issue favorable et l’oiseau retrouve une vie normale. Toutefois, s’il souffre d’une dyspnée persistante ou que sa langue conserve une position vicieuse, il conviendra de l’euthanasier.


Nous avons eu le cas d’un martinet adulte souffrant d’une fracture du crâne apparaissant clairement lors de l’examen radiologique. Malheureusement, l’oiseau ne survécut pas à ses blessures. Il arriva à notre centre avec une fissure de l’os occipital et une importante lésion oculaire. En outre, il saignait d’une oreille, ce qui vint confirmer le diagnostic. Face à la gravité de son état, il fut euthanasié sur le champ.


Chez le martinet, les lésions oculaires ont un pronostic défavorable. Elles sont provoquées la plupart du temps par des collisions et causent des dommages irréversibles et extrêmement douloureux (rupture du cristallin, saignements de la chambre antérieure de l’œil, augmentation de la tension oculaire et lésions de la cornée). Si l’ablation d’un œil est possible chez des oiseaux de cages ou de volières, elle ne l’est pas chez un martinet. En effet, cet oiseau ne peut vivre avec un seul œil : la réduction de son champ visuel diminuerait sa faculté de repérage des proies, donc entraverait sa recherche de nourriture, ce qui, à moyen terme, le condamnerait à mort. Un martinet souffrant de lésions oculaires irréversibles doit être euthanasié. Si, pour une raison ou une autre, l’euthanasie ne peut être réalisée rapidement, il conviendra de lui administrer de toute urgence des analgésiques locaux et systémiques. Les affections oculaires peuvent être dues également à la présence d’un corps étranger, comme des plumes collées, qui provoquent une irritation de l’œil, voire des lésions de la cornée. Dans de nombreux cas, les traitements se révèlent efficaces, mais il est vivement recommandé de consulter un spécialiste. Les gouttes antibiotiques ne donnent pas (toujours) le résultat escompté ; parfois, un lissage de la cornée pratiqué sous anesthésie locale est nécessaire. Les complications sont malheureusement assez fréquentes. Ne faites jamais d’application locale de corticoïde sans disposer d’un diagnostic fiable : si l’oiseau souffre de lésions de la cornée perforées, vous pouvez provoquer un ulcère!

Jeune martinet présentant une lésion de la cornée: son œil est enflammé et rouge. © E. Brendel

 

Les traumatismes des parties molles au niveau de la tête comprennent aussi bien les plaies provoquées par un frottement, par exemple lorsque l’oiseau « se râpe » à un câble en volant, que celles dues à une attaque de prédateur quand l’oiseau est tombé au sol à la suite d’un accident. Suivant leur étendue et leur profondeur, les plaies doivent être prises en charge immédiatement et si nécessaire, après avoir placé l’oiseau sous anesthésie générale. Si la boîte crânienne est découverte à certains endroits, on veillera à maintenir la plaie humide jusqu’à ce que la lésion guérisse et que la plaie puisse être suturée. Les blessures situées au niveau du cou et de la gorge peuvent être provoquées par des déchirures ou des empalements, comme ce martinet adulte qui se déchira le jabot à un clou. La gorge était ouverte de la pointe de la mandibule inférieure jusqu’à la base du cou. Grâce à la prise en charge chirurgicale de la plaie, qui eut lieu dans les plus brefs délais, et à la réalisation d’une double suture, l’oiseau put être sauvé.

 

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